Simone BERNO
Ours tournesol, 41 x 33 cm, Acrylique et papier sur toile, 2004
Simone BERNO est née à Paris.
Après une carrière de sociologue puis de psychothérapeute, des essais à l'écriture et à la mise en scène, Simone BERNO, fille et petite-fille d'artistes peintre et sculpteurs (Minsk, Rapoport, Lipchitz), s'engage à son tour dans l'activité picturale en 1990.
Présidente de l'association des artistes du 4 ème, elle créé le Salon " Le 4 " en 1996. En 1998, elle ouvre sa Galerie-Atelier au coeur du Marais.
Du 6 au 10 mai 1998, elle était présente sous le chapiteau du Grand Marché d'Art Contemporain. Le 4 avril, elle a reçu un groupe des " Amis de Gueules de Miel ".
SIMONE BERNO a accepté de répondre à leurs questions.
Gueules
de Miel : Que représente l'ours pour vous ?
Simone Berno :
L'ours a une valeur universelle de protection. Il représente aussi un
guide spirituel. C'est à la fois un animal sauvage et dangereux mais
en même temps, il a un côté protecteur. L'ours aide à
traverser les apparences et aussi à traverser la mort.
AGdM
: Comment ces ours ont-ils fait leur apparition dans votre peinture
?
S.B. : Vous
savez, ces ours se sont imposés à moi. Je n'avais pas d'idée
préalable et tout à coup, il y a eu des figures d'ours qui sont
arrivées dans mes tableaux. En général, je laisse venir
ce qui vient et je me suis regardée faire des ours. Ils sont venus d'une
façon assez symbolique : il y a eu des fonds colorés et rythmés.Il
y a un ours qui a emmergé : ça m'a fait réfléchir.
Surtout que cela est venu d'une façon centrale, chose qui en peinture,
est presque une hérésie : mettre un personnage au centre, il faut
vraiment le vouloir ! C'est bien que l'ours s'impose car ce n'est pas esthétique
du tout. C'est un parti pris : casser les clichés de l'esthétique
pour créer autre chose.
AGdM
: Comment les avez-vous mis en scène ?
S.B. : J'ai
commencé à les décliner en multiples car dès qu'on
multiplie un sujet, on atteint une autre dimension, on crée le symbole.Je
l'ai appelé le " nounoursing ".
AGdM
: Est-ce un jeu de mot sur nounours et autre chose ?
S.B. : C'est
devenu une philosophie d'existence. C'est-à-dire que faire du nounours,
c'est vivre en peinture, affirmer l'émotion, faire de l'émotion
une affirmation. Dire que la vie doit aussi passer par un mode d'émotion.
Alors qu'on est dans une société où la pensée rationnelle
prime. On apprend très tôt encore aujourd'hui à juguler
ses émotions. Donc, au contraire c'est dire, l'émotion a droit
de cité : il faut vivre avec ses émotions même si ça
n'est pas toujours facile à vivre.
AGdM
: Lorsqu'on regarde vos peintures, les ours sont plusieurs et respirent la joie
de vivre. Ils sont en mouvement, presque fantasques.
S.B. : Il
y a quelque chose de non-conventionnel dans ma peinture qui veut sortir des
sentiers battus, dans le mouvement, dans la danse de la vie.
AGdM
: Quels apports vous viennent de Matisse ?
S.B. : J'aime
beaucoup Matisse en particulier le fait de traiter le fond, le décor
sur le même plan que le personnage. Je trouve que c'est une façon
de dire quelque chose, c'est dire que nous faisons partie d'un tout en fait.
AGdM
: Que pouvez-vous nous dire de vos choix de couleurs ?
S.B. : C'est
gai, osé. On dit souvent que je suis une coloriste et que j'ose des choses.
Par exemple, il y a des dominantes de rouges : je fais de ces couleurs quelque
chose de joyeux, de flambant mais pas du tout quelque chose d'agressif. Ces
dominantes donnent plutôt de l'impulsion, de la dynamique.
La Fête par Simone BERNO @1999
AGdM
: Vos personnages humains sont souvent tristes et ont des postures plutôt
repliées alors que vos personnages de nounours sont très gais,
sourient et semblent s'envoler.
S.B. : Mes
ours s'expriment ! Pour moi, c'est aussi un symbole du centre, quelque chose
que l'on porte avec son enfance tout au fond du coeur et qui représente
non pas quelque chose d'enfantin mais quelque chose de très profond,
une sorte de noyau de la personne. Un noyau vivant, créateur, spontané,
intelligent aussi. C'est encore plus que cela : quelque chose sur lequel l'individu
peut s'appuyer, un noyau dur, un rocher. Je dirais que beaucoup des spectateurs
de mes tableaux ressentent cela spontanément. C'est autre chose que le
nounours de l'enfant.
AGdM
: Avez-vous conservé le nounours de votre enfance ?
S.B. : Non,
pas vraiment, mais j'en garde un souvenir très présent : un grand
ours brun traditionnel, pas habillé. Je ne me rappelle pas lui avoir
donné un nom. C'était le double de moi-même : il était
aussi grand que moi ! Mon alter-ego. Il a disparu, je ne sais pas trop comment
!
AGdM
: Il est revenu !
S.B. : Oui,
oui, il est revenu et il s'est multiplié ! Ils ont pris des couleurs
et de l'agitation !
Propos recueillis par Lucie LAUFER
Tandem par Simone Berno @1999
L'atelier
permanent de l'artiste sur RV :
9 passage Abel Leblanc
75012 Paris
M°: Reuilly Diderot
.Tél : +33 (0)1 48 06 93 89.
e-mail
: < contact@simoneberno.com
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site internet : <http://www.simoneberno.com
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La
boutique déco des chaises nounours :
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